Œuvres
Waha
2024
Installation
Laine naturelle filée teintée, fil coton teinté ,fil métallique, colle, barres métalliques galvanisées peintes
Crochet, enroulage, couture
278 x 854 x 10 cm
→ Pour plus d’informations, se référer à l’œuvre Waha dans la rubrique “Œuvres”
Draâ x Draâ – Processus créatif – Zahra
2016
Vidéo monocanal, boucle, 9 min 37 s
Images : courtesy de la galerie IFA – Maurizio Verrina
Montage : Said El Widadi
Commissariat
Salima Naji
Alexis Sornin
Crédits photos
Sébastien Normand
Courtesy Mucem
(…) Depuis les premiers mythes, la matrice à partir de laquelle est pensée la naissance de la culture amazighe est féminine : l’exposition s’ouvre sur les figures fondatrices des déesses mères, associées symboliquement à la figure féconde et protectrice du cercle. Le parcours explore ces notions de seuils et de cercles protecteurs qui sont au coeur de la culture amazighe et la structurent, puis s’attache aux objets, aux surfaces, aux formes et aux signes dans lesquels elles viennent s’incarner de façon matérielle : signes abstraits, géométriques, mais aussi figuratifs (tortue, poisson, grenouille, épi de blé ou oeil, figure anthropomorphe, etc.). L’accent est mis sur la dimension cyclique de la nature (la lune, le retour du printemps, les moissons) en lien avec les gestes et les savoir-faire des femmes (poterie, tissage, teinture au henné, vannerie, tatouage…) mais aussi ceux des hommes pratiquant traditionnellement l’orfèvrerie (…).
— Extrait du texte publié sur le site du Mucem, dans le cadre de la présentation de l’exposition « Amazighes – Cycles, parures, motifs »
(…) Par cette déconstruction et reconstruction d’objets traditionnels, Agueznay nous invite à une lecture sensible des géographies humaines et des territoires intérieurs qu’elles façonnent. Une illustration des plus saisissantes de cette approche est l’œuvre Waha Targa (2024).
Par la déambulation qu’elle offre dans un camaïeu de verts, cette installation unique, de dimension prodigieuse, évoque un refuge : l’oasis. Au-delà du rapport dedans/dehors, elle renvoie à la fonction primaire du textile, « cette couche de protection qui nous sépare de l’extérieur ». Chaque élément, tel un écho des récits recueillis, se compose de formes apprivoisées et de territoires parcourus.
Parfois interconnectées, parfois fonctionnant individuellement, ces unités modulaires, snassel (chaînes), aouiinates (yeux/sources), chouk (épines), agissent comme des récits fragmentés qui, assemblés, créent une constellation d’histoires et de significations, à la manière d’un canon à plusieurs voix. En fédérant les talents issus de divers terroirs, elle semble redessiner les géographies d’un patrimoine visuel séculaire. Ainsi réinterprétées, elles soulignent l’importance de la communauté et de la transmission (..).
— Extrait du texte de Meriem Berrada pour l’exposition « Amazighes – Cycles, parures, motifs », 2025